Qu’est-ce qu’une embolisation ? Quel en est le but ?
Une embolisation est une intervention qui consiste à occlure des artères alimentant la malformation artérioveineuse, afin de faire disparaître ou diminuer les communications entre les artères et les veines.
En diminuant les apports sanguins, le but est de réduire le volume de la malformation et donc de limiter les symptômes et le risque de complications.
Parfois, l’embolisation est proposée avant la chirurgie pour diminuer les pertes sanguines en per-opératoire.
Dans le cadre de l’urgence, elle peut être pratiquée dans le but d’arrêter un saignement aigu.
Quelle préparation pour ce type d’intervention ?
L’intervention se déroule le plus souvent sous anesthésie générale, parfois sous sédation consciente ; il est donc indispensable d’effectuer une consultation anesthésique dans les 3 mois précédents le geste (pas moins de 48h avant le geste).
Une prise de sang sera réalisée, avec notamment une étude de la coagulation et des plaquettes.
Dans la majorité des cas, vous êtes hospitalisé la veille et devez rester à jeun à partir de minuit (ni boire, ni manger, ni fumer). Le matin de la procédure, :
- Toilette à faire avec une douche aseptique
- Vous serez amené en salle d’intervention environ 30 minutes avant votre intervention, selon le
planning du bloc opératoire.
- Vous serez pris en charge par l’équipe d’anesthésie et les manipulateurs radiologie et une perfusion
sera posée dans la salle d’intervention.
Comment se déroule l’intervention ?
Après l’anesthésie générale ou la sédation, vous serez pris en charge par le radiologue interventionnel.
Le geste consiste à piquer une artère (le plus souvent l’artère fémorale) et à positionner un tuyau appelé « cathéter » dans les vaisseaux anormaux de la malformation artérioveineuse. Dans un 1 er temps et à travers ce cathéter, un bilan global de la malformation est fait grâce à l’injection de produit de contraste. Puis, à travers ce même cathéter, on réalise l’occlusion du vaisseau.
L’occlusion artérielle peut être obtenue à l’aide de divers produits (comme de la colle biologique, des micro- particules, de l’alcool ou un autre agent sclérosant) qui sont choisis par l’opérateur en fonction des caractéristiques de la malformation.
Il est également possible d’utiliser des matériaux tels que des coils, petits filaments de métal inerte, pour aller boucher les artères.
Que se passe-t-il après l’intervention ?
Après l’intervention, vous serez emmené en salle de réveil et surveillé par l’équipe d’anesthésie pendant 2-3
heures. Puis, vous serez remonté en secteur d’hospitalisation dans votre chambre.
L’hospitalisation dure en générale 24-48h de manière à s’assurer de l’absence de douleur ou de complication.
Parfois, les suites peuvent être marquées par des douleurs modérées avec une augmentation de volume de la
malformation qui apparaît alors plus ferme et discrètement inflammatoire. Un traitement par antalgiques
et/ou par anti-inflammatoires sont alors prescrits pour quelques jours. Ces signes disparaissent après plusieurs
jours ou semaines.
L’efficacité du geste sera évaluée après un délai de 3 mois.
Quels sont les risques de l’embolisation ?
C’est un traitement ayant montré son efficacité, mais devant toutefois être pratiqué dans un milieu spécialisé, et par une équipe ayant l’habitude de prendre en charge ces malformations.
Dans de rares cas, on peut observer des complications :
- Mineures, comme un saignement au point de ponction
- Majeures à type d’occlusion accidentelle d’un vaisseau normal par un caillot de sang ou par le matériel d’embolisation. Les conséquences de cette occlusion dépendent de la nature de l’artère et du territoire qu’elle irrigue.
Par ailleurs, les examens de neuroradiologie utilisent des appareils de radiologie émetteurs de rayons X. Les doses de rayons X sont variables en fonction de la durée de la procédure, de sa complexité et de votre corpulence. Pour des examens particulièrement longs, des lésions cutanées sont susceptibles d’apparaitre. Ces lésions sont essentiellement des rougeurs assimilables à un coup de soleil ou une perte de cheveux transitoire.
Dans ce cas, il vous est recommandé de prendre contact avec le service de neuroradiologie qui prendra les mesures adaptées à votre suivi.
Quels sont les précautions à prendre après l’intervention ?
Il est conseillé un repos de 2 à 3 jours après la sortie de l'hôpital. Un arrêt de travail est donc souvent nécessaire. La reprise des activités scolaires ou professionnelles est essentiellement guidée par l'intensité des
douleurs résiduelles.
Il en est de même de la reprise du sport, en évitant bien entendu tout choc direct dans les 15 premiers jours qui pourraient produire une accentuation de la douleur.
Un traitement antalgique et / ou anti-inflammatoire sera prescrit systématiquement et adapté en fonction de l'intensité des douleurs. Ce traitement ne devrait pas dépasser 5 à 7 jours habituellement. Il n'existe aucune contre-indication médicamenteuse.
Vous serez revu en consultation 3 mois après le geste, pour en apprécier l’efficacité.
Quel est le suivi après une embolisation ?
Un contrôle clinique et radiologique (échographie ou IRM) sera réalisé à 3 mois du geste d’embolisation, afin de juger de l’efficacité du traitement.
Si l’efficacité du geste est insuffisante, il est possible de le renouveler pour compléter l’occlusion, ceci dans les mêmes conditions.
En cas d’échec renouvelé, le recours à une autre stratégie devra être discuté avec l’équipe soignante au cours d’une consultation pluridisciplinaire.